Les modèles, les amis

C’est à Brooklyn, en 1973, qu’est né le premier supermarché coopératif et participatif : la Park Slope Food Coop. Dans ce quartier populaire, il était alors difficile de trouver des produits de qualité à des prix abordables. Un petit groupe d’activistes décida d’y remédier en créant une coopérative.

Le principe est simple : les membres de la coopérative donnent de leur temps pour assurer le fonctionnement du supermarché ; du choix des produits à l’encaissement, en passant par la gestion des stocks et la mise en rayons. Cela permet d’abaisser les coûts de fonctionnement et donc les prix. C’est aussi l’assurance que les produits proposés correspondent aux valeurs que partagent les membres. Enfin la Park Slope Food Coop, au-delà d’un supermarché, se révèle être un véritable lieu de convivialité, où l’on ne vient pas comme un client anonyme mais bien en coopérateur acteur de sa consommation, au sein d’un collectif.

Ce mode de consommation alternatif fonctionne si bien que le succès de la Park Slope Food Coop perdure depuis presque un demi-siècle ! D’une poignée de membres dans un local exigu au départ, la PSFC compte aujourd’hui environ 13 000 membres, 70 salariés et propose des milliers de références sur le moindre recoin de ses 600 m2 de surface. Elle réalise un chiffre d’affaires de plus de 800 000 $ par semaine.

Afficher la liste des supermarchés coopératifs dans le monde, déjà ouverts ou en projet (stade développement, groupement d’achat, épicerie…).

Le modèle fait des émules en France, à commencer par Paris où, de l’idée qui a germé en 2010, en passant par la création d’un groupement d’achats en 2011, rejoint par des centaines de nouveaux membres jusqu’à la création d’une épicerie éphémère début 2016, La Louve le teste à petite échelle avant d’ouvrir fin 2016 les portes de son supermarché coopératif et participatif dans le quartier de Marcadet – Poissonniers (18è).

Comme à New York, la dimension participative est essentielle : chacun s’implique dans le fonctionnement de ce supermarché pas pareil et y est acteur de sa consommation, en plus bien sûr d’en être le copropriétaire (propriétaire d’une part de la coopérative).

Une alternative à la grande distribution, respectueuse des producteurs, des clients et de l’environnement, qui séduit de plus en plus de français comme en témoignent les dizaines de projets de supermarchés coopératifs et participatifs qui ont déjà vu le jour de Lille à Montpellier.

Pour aller plus loin :
Écoutez l’émission INTERCEPTION de  France Inter diffusée dimanche 10 novembre 2019

Donner du temps libre pour manger mieux et moins cher, c’est le principe des supermarchés coopératifs. Ou comment reprendre la main non seulement sur son alimentation mais aussi sur sa distribution, en se passant des super ou hypermarchés.

Comme La Louve ou le Super Cafoutch, la plupart des projets français reprennent le modèle de la Park Slope Food Coop avec quelques adaptations. Une communauté de valeurs qui a donné naissance en février 2016 aux premières rencontres Intercoop. Des rencontres qui se tiennent désormais tous les ans et où les représentants de tous les projets de supermarchés coopératifs et participatifs de l’hexagone se retrouvent pour échanger et partager retours d’expérience et enseignements.